(Re)Découverte des lieux [Terminé]

J’avais enfin pu accéder à mes appartements. C’était les mêmes que lorsque que je vivais ici, enfant. J’avais rejoins l’Elfe qui m’attendait devant les grandes portes noires… Le garde la dévorait des yeux, au sens propre du terme. Je me postai devant lui, mes yeux noirs jais plongés dans les siens. Je rehaussais mes ailes et sortis mon katana. Je mis la pointe de ma lame sur sa gorge en effectuant une légère pression.

« Si toi, et tous les monstres de ton espèce et de ton rang, touchez à, ne serait-ce, qu’un seul de ses cheveux, je n’hésiterai pas une seule seconde à enfoncer mon arme dans vos entrailles putrides ! Je me suis bien fais comprendre ? Elle est ma possession, vous n’avez aucun droit sur Elle. Vous lui devez un respect absolu et vous êtes dans l’obligation d’exaucer ses moindres désirs et caprices. N’essayez aucunement d’entraver une de ses règles ou vous le regretterez. »

Mon ton était violent. Je parlais à quelques centimètres de son visage hideux. Je tournai ma lame légèrement sur son point de compression. Une goutte de sang dégoulina le long de son cou. Je vis le garde déglutir difficilement. Ils avaient beau être des êtres très peu intelligent, ils savaient quand ils devaient se tenir à carreaux. Une perle de sueur tomba sur le côté de son visage. Satisfait, un sourire sadique aux lèvres, je reculai d’un pas, rétractant mes ailes et rangeant mon katana. Je lui tapotai la joue affectueusement en gardant mon sourire aux lèvres.

Je faisais volte-face, n’accordant aucun regard à l’Elfe. J’ouvris la porte en songeant qu’il faudrait que je la trafique comme je l’ai fait pour le collier… il faisait plus sombre, mais je n’eux aucun problème pour voir. Je me dirigeais à grand pas vers les bougies et les allumais toutes. Je me retournais pour redécouvrir ce que ma mémoire n’avait pu garder en souvenirs. La pièce avait été gardée propre pendant ma longue absence. Je fis le tour de la pièce baladant mes doigts d’objets en d’objets, en prenant quelques uns à pleine main, en effleurant d’autres… Je relevai la tête en direction de la salle de bain. J’aimais cette pièce, j’y avais de bons souvenirs avec mon meilleur ami. Je posais ma main sur la poignée de la porte. Je fus pris par un moment d’hésitation, mais sentant le regard de l’Elfe sur moi, je me repris pour ne rien laisser paraître de mes émotions. J’appuyai sur le poignée et poussa la porte. Il fallait forcer un peu, les gonds n’étaient pas en très bonne état. Je souris lorsque je due réaliser cet acte, c’était comme autrefois… La pièce était toujours la même, je m’y attendais. Rien n’avait changé, rien n’avait bougé de place, tout était exactement pareil. Sauf l’odeur. Mes appartements avaient sentaient pareil que tout le château.

*A mesure du temps, mon odeur reviendra.* pensais-je

Je ressortis et c’est alors que mon attention se reporta sur la jeune femme en face de moi. Je l’observais, paisible. Mon ventre commençait à se faire entendre. Je sortis de la pièce et m’adossais à la porte, parlant au garde :

« Je voudrai que tu prépares un repas pour ce soir… dans une heure, je le veux sur une table. »

Je lui dressais rapidement le menu, assez bas pour que mon Elfe n’entende pas. Je jetai un rapide coup d’œil en sa direction et repris mon discours :

« Je ne veux pas être dérangé de toute la soirée, sous aucun prétexte ! »

Je rentrai dans la pièce en fermant la porte derrière moi. Je m’approchais de la fenêtre, songeur. J’ouvris les rideaux d’un geste vif. La lumière sombre qui régnait aux Enfers illumina un peu plus la pièce. J’ouvris les vitres et me glissais sur le balcon. Je respirai une grande bouffée d’air frais. Enfin frais, pour un air d’Enfer, enfaite.

« Viens. La vue est magnifique. Enfin c’est le plus bel endroit des enfers. »

J’avais un sourire désinvolte qui illuminait mon visage. J’attendis qu’Elle arrive et continua, en montrant du doigt tout ce que je désignais :

« Tu vois, le fleuve, c’est le Styx. Il est formé par des âmes errantes. Ne tombe pas dedans, tu n’en reviendras pas ! Et ne fait aucune tentative pour essayer de savoir si c’est vrai, s’il te plaît. Là, dis-je en pointant autre chose du doigt, c’est la Forêt des Damnés. Tous les démons bannis s’y cachent, parce qu’ils ne veulent pas aller sur terre. Je crois que j’ai les appartements qui ont la plus belle vue ! »

Une légère brise vint jouer avec mes cheveux. Je n’avais plus de sourire sur mon visage, mais mes yeux étaient légèrement perdus dans le vague. J’avais une interlocutrice, mais je me demandais si je ne me parlais pas plutôt à moi-même…

Je n'attendais rien pour entrer. Je redoutais seulement ce qui se trouvait derrière ces grandes portes noires. Sixtine m'adressa un dernier sourire avant de disparaitre je ne sais où dans ce château. Je n'avais même pas remarqué cet audieu garde qui me regardait, l'eau à la bouche. Exaspérée par ce manque de tact de la part de Keyri envers se pauvre garde, je lâchais un long soupir. Je passais la porte, après mon maître, dans un de ses moments asocials peut-être. Je refermais la porte mécaniquement sans broncher. Pendant que monsieur allumais les bougies et se promenait dans sa chambre. Je restais là à contempler le lit. Il était immense. Avec de magnifiques draps de soie, noirs et rouges. Keyri me demanda de regarder les paysages désolés des enfers. Déjà vus auparavant avec Sixtine. Je m'approchais marchant doucement. Les bras croisés, comme pour me tenir chaud. Le seul truc c'est que, en enfers, il fait déjà chaud. Un manque de nature et d'animaux probablement.. Tout cela changeait tellement de Sylvermarth et du village où j'avais vécu. Il me décrivait les différents endroits du royaume de son père. Et moi j'écoutais, sans vraiment écouter réellement. Il était sur le balcon, mais je ne m'étais pas donné cette peine. Je restais collé au bord de la fenêtre qui tendait vers l'intérieurs de la pièce. Une légère brise, me caressa le visage. Et je laissais échapper un long soupir. Je me retournais ensuite vers le grand fauteuil noir qui se trouvait en face du lit. Je m'y suis assise et fit apparaitre une petite belette, que je faisais courrire devant moi.

"Que c'est ennuyeux" soufflais-je.

Je m'ennuyais littéralement dans cette pièce. Lui était heureux de retrouver ses appartements.. Moi je ne connaissais pas et ne voulais pas vraiment visiter.

*Au moins, je suis nourrie et protegée..* pensais-je en soupirant de nouveaux.

La lumière que produisait le petite belette enduisais l'espace autour de moi d'un léger voile doré.

L’Elfe était resté adossée à la fenêtre, et maintenant, Elle était assise sur un fauteuil. Je rentrais à l’intérieur, de bonne humeur. Je Lui jetai un rapide coup d’œil. Elle avait créé une sorte de petit animal de lumière qui gambadait devant Elle. Je levais un sourcil d’interrogation, mais ne dis rien. Je me mis au milieu de la pièce et levais la tête. Je fermais les yeux en soupirant. Belzébuth avait lutté avec moi, ces deux derniers jours. Ma chimère était en colère de ne pas avoir pu sortir. L’endroit était calme et reposant. Rien ne nous dérangerait. Nous étions en sécurité. Je mis une main sur mon katana en me concentrant. J’étais sur mes gardes, mais j’essaye de me décontracter le plus possible.

Une espèce de vent tourbillonnait autour de moi. Mes cheveux s’ébouriffaient, mes ailes se déployaient de moitié. J’avais toujours la main crispée sur ma lame. Mes ailes devenaient grises, une sorte de blanc foncé... J’entrouvris les lèvres, serrant les dents :

« Cache ta belette. Elle va se faire dévorer sinon ! Et peut-être Toi avec... »

Je lui laissais juste le temps de s’exécuter. Sans lui prêter un seul regard, je laissais sortir Belzébuth. Ma chimère flottait au-dessus de moi. Rien ne pouvait lui donner envie de tuer dans cette pièce, on ne risquait rien, tant qu’on ne l’énervait pas. Tous les symptômes qui s’étaient formés autour de moi disparurent. Je regardais l’être qui s’était posé à mes côtés. Mes yeux étaient entièrement blancs.

« Tu ne m’a pas oublié. J’ai eu peur pour Toi, Key. Imagine-toi, te faire dévorer de l’intérieur par ton propre pouvoir. »

Il respira une grande bouffée d’air et se tourna vers l’Elfe. Il la regarda. Il avait fermé son esprit, je ne pouvais pas savoir ce qu’il pensait. Mais à en juger par ses yeux et ses expressions, il devait se demander s’il n’allait pas la tuer ou la violer.

« Belzébuth, ne touche pas à cet Elfe. Elle est à moi, tu ne dois ni la tuer, ni tout autre chose. »

J’avais parlé avec tact, mais d’une voix ferme. Il me fusilla du regard, mais tant qu’il ne m’avait pas tué, il ne pouvait me désobéir. Il s’avança vers moi, se postant à quelques centimètres de mon visage. Je sentis son souffle chaud sur mon cou, lorsqu’il me murmura à l’oreille :

« C’est bien parce que t’aime, que je ne te tue pas Key. »

Il s’éloigna vers la fenêtre en riant. Arrivée à l’entrée du balcon, il regarda l’Elfe se léchant la lèvre supérieure.

« Pourtant, elle a l’air appétissante ! Je dois revenir dans combien de temps "Maître" ? » me lança-t-il.

Je le regardais, essayant toujours d’entrer dans son esprit, mais en vain.

« Tu reviens au plus tard dans une heure. Tu rentres par la fenêtre. Si tu veux passer tes nerfs et tuer quelques personnes, tu vas dans la Forêt. »

Je relâchais mon katana, lorsqu’il partit. Je me tournai vers l’Elfe, la regardant d’un air qui se voulait compatissant.

« N’en parle pas, s’il te plaît. »

Mon ton était suppliant, bien que j’aie essayé de le camoufler. Je m’avançais vers Elle. Au fur et à mesure de mes pas, les souvenirs me revinrent…

« C’était Toi, la lumière dans les plaines. Tu as un pouvoir très puissant. Ne le montre surtout pas ! Si tu veux t’entraîner à le contrôler, tu me le dis, je te montrerai un endroit sûr. Maintenant, je vais aller prendre un bain, ça me détendra. »

Ma dernière phrase m’était plus adressée à moi qu’à Elle. Je commençais à me dirigé vers la salle de bain, mais je m’arrêtais devant la fenêtre. J’étais tout de même inquiet au sujet de ma Chimère.

Et voilà que maintenant, je devais ranger la seule chose de bonne dans cette chambre. Je m'éxécutais a regret. Soudainement l'air devint lugubre, mal-sain, encore plus que celui de tous les enfers. La sensation que j'eus ressentis dans les plaines apparut soudainement. Je n'osais pas regarder. Je fixais le sol devant moi, puis quand Keyri lui ordonna de ne pas me toucher. Je tournais mon regard instinctivement. Ma main droite, celle dans l'angle mort des deux démons, était posé sur ma dague du même côté. Elle était venue seule se poser sur mon arme, sans que j'en prenne vraiment conscience. La "chose" était maintenant au balcon. Je le suivais du regard. Puis celui-ci se retourna vers moi, plongeant ses yeux dans les miens. A ce moment-là, j'avais vu. Ce qu'il avait en tête, cela se voyait sur son visage.. Ses yeux noirs laissaient voir... Puis le bougre se lècha la lèvre. En lançant la phrase la plus ignoble qui soit. "Pourtant, elle a l'air appétissante !".

*Et puis quoi encore..* pensais-je en le regardant.

Il s'envola alors par la fenêtre, après avoir demandé instructions à Keyri. I l l'avais appelé "Key"... Riddicule. Je le regardais s'envoler, lui lançant un regard si noir, emplis d'une telle haine, que l'on aurait dit qu'il avait déteint sur moi. Au moment où Keyri m'adressa la parole, je lui lançais le même regard. Mais mon visage ne laissait apparaître aucune expression.. Aucune.

"A quoi bon parler d'une bête qui voulait me faire du mal... Surtout a qui en parlerais-je..."

Mes paroles étaient pleines de reproches. Mais mon visage restait figé.

*Le faire apparaître ici devant moi. A quoi pensait-il ? Un stupide démon, doublé d'un maître incompétent. Surtout que son "truc" m'a seulement décrite d'appétissante... Tsss, il ne sait pas de quoi il parle. Je suis simplement exquise, ou mieux encore... Je pense que je m'amuserais bien ici...*

Je laissais échapper un petit rire mal-hônette. Et mon teint de voix reprie son ton normale.

"Oui c'était moi dans les pleines. Et se devait être ta chose... qui m'avait fais perdre mon sac pendant qu'il aparaissait je suppose.. J'ai ressentit la même douleur dans ma poitrine. Et tu gardes ça... Quelle tristesse..."lui dis-je regardant autre-part.

En prononçant les derniers mots je me levais. M'approchant de lui doucement, jouant de mon irrésitible charme. Lui frôlant en passant devant lui le torse du bout du doigt. Je m'avançais vers l'armoire. Arrivée à celle-ci, je m'y adossais puis je le fixais avec un petit sourire voulant signifier pleins de choses.

J’en avais marre de faire des efforts à sens unique. Chaque fois, que j’essayais d’être gentil, elle me lunchait. Qu’est-ce qu’elle pouvait m’exaspérer ! Elle n’avait même pas osé regarder Belzébuth et maintenant elle jouait sa fière ! C’était pathétique au possible. Je levais les yeux au ciel en lâchant un soupir. C’était donc bien Elle dans les plaines. Elle m’avait sauvé et j’avais fait de même en retour. On était quitte. Enfaite, je n’avais plus rien à leur redevoir !

Et voilà que maintenant, elle me faisait du charme. Vu la façon qu’elle avait de me mépriser, soit elle avait une façon d’aimer digne du comportement des Hauts-Elfes, soit elle ne savait pas ce qu’elle voulait ! Ou alors, si elle le savait très bien. Au moins, on se ressemblait sur un point : ici, nos caractères pervers pouvaient être libres et nos idées de même nature assouvies sans aucune pudeur.

Elle était dos contre l’armoire, attendant une réaction de ma part. Je la regardais avec insistance quand une idée fit irruption dans mon esprit. Je m’avançais vers Elle, lentement, avec un regard charmeur. Je posais ma main sur sa joue, approchant ma bouche de la sienne. Je posais mon autre main sur ses hanches. Du bout du doigt, je caressais son cou jusqu’à son épaule. J’eux un moment d’hésitation entre continuer sur ma lancée ou revenir sur ma première idée…

Je me ressaisis juste à temps pour ne pas aller trop loin dans les actes. Ma main posée sur ses hanches se plaqua violemment sur la porte de l’armoire. Un sourire sadique apparut sur mon visage de façon délibérée. Si une émotion avait pu se lire dans mon regard, Elle pourrait y voir un sadisme extrême. La main posée sur son cou se serra sur sa gorge. Je la soulevais du sol, mes yeux fixant les siens. J’avais remarqué que lorsque c’était Alhezar qui avait fait ce geste un peu plus tôt, elle en avait sourit. Je resserrai la pression de mes doigts un peu plus. Juste assez pour ne pas l’étouffer, mais de façon à lui faire plus mal que lorsque c’était mon frère qui la menaçait de cette façon.

« Je suis de nature très calme et j’ai une patience extraordinaire. Ce n’est pas par un excès de colère que je te plaque contre cette armoire. En ces lieux, mes pulsions, qu’elles soient sauvages ou sexuelles, reviennent. En temps normal et si j’en avais eu l’envie, je t’aurai fait ce que tu souhaites sans y réfléchir. Mais là… Toi, un être aussi exaspérant, méprisant... Tu ne mérites rien d’autre que d’être jeté en temps que poupée gonflable dans la forêt des Damnés, parmi tous les démons qui n’ont pas pu assouvir leurs envies de sexe avec une femme depuis longtemps ! »

J’avais une voix remplie de malice. Mon sourire sadique s’étira un peu plus sur mon visage. Je sentais que Belzébuth revenait, pour voir ce qu’il se passait et pourquoi c’était moi qui faisais le mal à sa place. Je continuai sur ma lancée :

« Sans ma protection, tu n’es rien et tu n’as aucun avenir en ces lieux. Tu as la plus grande liberté que l’on puisse souhaiter. Limite, je pourrai t’enlever le collier que se serait la même chose, mais les démons du château te tueraient après t’avoir fait subir violes et tortures. Il vaudrait mieux que, toi aussi, tu fasses des efforts. Tant que ce ne sera pas le cas, je cesserai les miens. Tu regretteras vite, je te le promets. »

Je la relâchais brusquement, la laissant s’écraser au sol. On pouvait voir la marque de ma main sur son cou. Si j’avais serré un peu plus mes doigts, je lui aurais brisé les vertèbres. La fenêtre claqua et j’entendis Belzébuth soupirer :

« J’arrive trop tard ! J’ai tué seulement 2 ou 3 démons… Je me suis arrêté pour venir te rejoindre et tuer cette effrontée, mais je vois que tu lui as déjà donné une petite correction. »

Il s’approchait de moi en sautillant comme un chien réclamant une promenade.

« Dis, je peux la tuer, s’il te plaît ?! »

Je le regardais mi-amusé, mi-dégoûté.

« Non, pas maintenant. Mais si ce que je viens de faire devait se renouveler, je te promets que tu pourras la tuer et faire tout ce que tu veux d’Elle avant ! »

Je la fusillais du regard. On frappait à la porte. Ce devait être le garde qui revenait avec le repas.

« Il est temps pour Toi de rentrer. »

Belzébuth s’exécuta à contre cœur. Mes ailes redevinrent noires et mes yeux de même. Je jetais un dernier coup d’œil à l’Elfe avant de ma diriger vers la porte. J’ouvris au démon et alla m’asseoir tout de suite sur le lit, attendant qu’il installe tout. Je m’allongeais, pensant, les yeux fermés. Plus aucune attention n’était accordées à l’Elfe.

Il s'approchait, tel un mâle se pavanant devant une femelle pour la séduire. Un regard, charmeur, des gestes souples... Il se rendait étonnement beau pour un démon. Il se rapproche très doucement de moi, me caressant le cou... Doué, mais pas asse. Je ne déclinais pas mon regard. Un bout d'un petit moment, une faille... Une hésitation, brève mais visible si on y prête attention. Il me plaqua violement contre l'armoire. Un sourire familier aux lèvres... Le même que le jour où... Sa main sur ma gorge serrant plus fort que son frère. Un moment de confusion totale et, sans savoir pourquoi.

"Riven.. Arrête.. Je t'en.." dis-je péniblement.

La scène où je tuais mon père et Païkan me revinrent en mémoire. Il me geta a terre, me parlait comme à un chien. Je n'y prêtai pas attention. Je tenais ma tête entre mes mains. Gémissant comme dans un cauchemar dont on ne peut ce reveiller. Il avait fini son discourt et sa bestiole revint elle aussi. Quémendant de prendre ma vie. Un vrai chien. Après l'avoir fait disparaitre, un démon entra et préparais la table. Je me levais et je marchais difficilement en direction des fenêtres, toujours la tête entre les mains. Gimissant encore et encore. Les mêmes mots à la bouche.

"Païkan, Païkan..."

Arrivé enfin aux balcon, je criais son nom à m'en décrocher les poumons. Soudainement prise pas un mal de ventre, je me colla a la rambarde et vomissais, vomissais du sang. Sûrement dû au choc émotionnel et physique. Le démon, a cette vue, avait arrêté sa tâche et me regardais en riant légèrement. Enervée, emplie de rage, j'attrapais une dague et la lui lança dans l'épaule sans qu'il puisse l'éviter. Il eut un gémissement de douleur, puis je lui plaquais le visage sur la table, l'attrapant par les cheveux. Lui murmurant à l'oreille.

"De quoi ris-tu hein ?... C'est à mon tour maintenant. "

Je fit pression une dernière fois sur sa tête avant de retirer lentement la lame de son épaule. Il reprit directement sa tâche et se hâta de la finir. Je me déplaçais alors vers la salle de bain, fermant la porte. Je fis couler de l'eau, avant de regarder l'état de mon cou. Le collier m'avait brulé et, au-dessus la trace de la main de Keyri. J'avais maintenant évalué la force de Keyri. Un peu plus et je savais qu'il aurait pu me tuer. Peu importe, je savais a quoi m'en tenir maintenant. Il désirait...

Je sortais enfin de la salle de bain. Des goutes de sang coulaient le long de mon cou, vers ma poitrine, se faisant absorber par ma tunique. La table était prête. Je m'asseyais a table. Et, dit tranquillement à Keyri.

"Tu devrais mieux prendre soin de tes possessions. Surtout celle qui ont accepté de venir.. Je te rappelle que tu avais besoin de moi.."Je nettoyais ma dage ensanglantée que j'avais laissé posé sur la table, puis j'ajoutais. "Je sais a qui parler désormais, Sixtine m'écoutera elle..."

Je continuais à enlever le sang de ma dague. La lumière se reflétait sur la lame de celle-ci. Je la rangai dans son fourreau, posa la serviette sur la table et attendais calmement que Keyri vienne se mettre à table lui aussi.

La bestiole qui installait la table observait l’Elfe. Je le sentais, sans le voir. Elle hurla un nom. Curieux, j’ouvris les yeux et tourna la tête pour la voir. Elle était penchée au-dessus du balcon. Ce dernier recevait quelques éclaboussures de sang. J’avais peut-être un peu trop serré sa gorge. Je m’inquiétai un peu pour Elle, mais je ne fis rien. Je repris ma position initiale et ferma de nouveau les yeux. Elle passait ses nerfs sur le garde maintenant. Je ris intérieurement. Elle le lâcha finalement pour se diriger vers la salle de bain. J’entendis les gonds grincer. Des images me revenaient en tête… Les parties de cache-cache avec mon ami, en particulier.

Le démon avait finit de mettre la table, il partit après m’avoir accordé une révérence digne de mon titre. Je me relevai et fit le tour de la table. Je caressais le bois avec mes doigts en regardant les ingrédients qui y étaient posés. Du lait, des dizaines de fruits différents, du fromage, des légumes et un peu de viande et de poisson… Au milieu de la table, se trouvait une magnifique fontaine d’eau. Je jouais avec le liquide quand l’Elfe revint dans la pièce. Le fait de la revoir me rappela le nom qu’Elle avait hurlé… Je vis une goutte de sang perler sur sa poitrine. Je ne comprenais pas pourquoi Elle saignait. J’entendis sa voix. C’était la première fois que j’écoutais ce qu’Elle disait. Un petit rire intérieur me fit sourire légèrement. L’esquisse s’effaça quelques secondes plus tard. Après un moment de réflexion, je répondis :

« Je prenais soin de Toi… A ma manière, c’est vrai, mais si tu réfléchis, c’est Toi qui es en tort tout au long de l’histoire. »

Bien sûr, en disant cela, je repensais au fait que je lui avais sauvé la vie deux fois, que je l’avais soigné après l’avoir recueillie, que je lui avais laissé le choix de son destin, que j’avais demandé cette table pour Elle en ma rappelant ce qu’Elle aimait… Et Elle ?! Elle m’avait sauvé la vie et avait accepté de venir. Et après ?! Elle n’a rien fait pour moi.

Je me dirigeai vers mon siège. Je pris la chaise et la déplaça pour la mettre à côté de l’Elfe. J’allais entamer une réelle discussion avec Elle :

« Je ne connais toujours pas ton nom et t’appeler « possession » ne m’enchante pas. Je veux savoir qui est Païkan et pourquoi tu as eu ce moment de folie tout à l’heure. Je suis peut-être ton « maître », mais c’est une couverture pour que tu vives. Je suis vraiment désolé de ce qui t’arrive, mais si tu n’y mets pas du tien, rien ne s’arrangera. Si tu ne veux rien me dire, c’est ton choix… »

J’étais un peu penché sur la table, une main faisait vibrer un verre de cristal, l’autre jouant avec une cerise. Mes yeux noirs jais se noyaient dans les siens. Pour une fois, une seconde fois, j’avais envie de connaître quelqu’un.

Il semblait prit d'un désire de discution. Je n'allais pas lui mentire. J'en avais assé d'être ici et je n'avais pas faim. Je voulais m'allonger et sombrer. Oublier cette journée. Mon passer. Partir dans un monde, incotrolable... Le rêve. Mais en cet instant j'avais peur. Simplement un insctinc de survie. Utile pour tous. Mais lorsqu'une telle peur nous frappe sans rien dire, ni aucune raison pour qu'elle se déclenche. On à qu'une seule solution. Espérer un jour, la détruire. Cette peur je la porte avec moi depuis deux ans maintenant. S'en est assé. Je n'en peux plus.

"Si tu veux savoir qui je suis... Mon nom est Hynaia Rivendell... Descendente des Hauts-elfes et du peuple humain. Je suis artiste de rue..." Apres avoir dit cela, je reprenais ma respiration tant bien que mal et repris. "Païkan est mon compagnon.. Et il.. Je l'ai..." Je fixais l'assiete devant moi, sans regarder Keyri. Mes yeux brillaient, j'étais sur le point de pleurer. Mais je continutais de parler. "J'ai tué mon pere d'adoption et..." Je jouais désormais avec le couteaux, j'avais planté la pointe dans la table et le faisait tourner sur lui même, le doigt posé sur la poignée."J'ai 18ans."

Je ne disais plus rien. J'avais posé le couteau et, me gratant le cou là où il y avait la marque de la main de Keyri. Je le regardais droit dans les yeux. J'étais completement sur le point de pleurer. De douleur, rage, tristesse... Je commençait a fredonner l'air que Païkan chantait tout le temps, mon fredonnement était entrecoupé de respirations et de soupirs. Je ne désirais qu'une chose. Que l'on me laisse seule. Un bain. Je terais pour un bain.. Mais il était là, mon "maître" Il avait été si gentil avec moi, et moi je le repoussais sans cesse. Par peur de trahir Païkan peut-être. La chose était que je l'avait déjà fait. L'avoir tuer alors qu'il voulait mon bien.. Une elfe en tuant un autre.. Je posais maintenant ma tête contre le bord de la table, fermant les yeux. Une larme tombea sur ma tunique. Je passais ma main dans mes cheveux, essayant de me calmer.

Je n’attendis pas longtemps avant d’avoir une réponse de la part de l’Elfe. Elle s’appelait donc Rivendell. C’était un joli nom… d’elfe. Elle était jeune. Nous avions quatre ans de différence d’âge. Je comprenais maintenant son immaturité. Ainsi, elle avait tué son père ?! Après l’avoir vu passer sa colère sur le garde, j’aurai du être habitué, mais je ne pus m’empêcher d’être surpris. Je l’avais donc sous-estimé. Elle était capable de tuer… Je devinais le sort dudit Païkan, mais ne demanda pas plus de précision.

J’eus un imperceptible mouvement de recul, mais je me repris aussitôt.
Je détournais mon regard d’Elle en voyant une larme couler. Je poussai ma chaise et vint m’accroupir juste à ôté d’Elle. Dans un murmure, je tentais de la réconforter :

« Je suis désolée, je n’aurai peut-être pas du te demander de m’en parler tout de suite. Tu n’étais pas prête… Si l’envie te prend de te confier, il est vrai que tu as Sixtine, mais une autre personne est digne de confiance ici. Si tu veux pleurer, ne te retiens pas… Je vais te faire couler un bain. Mange tout de même quelque chose, histoire de ne pas t’affaiblir. »

Sur ces derniers mots, je me redressais. Je tendais la main pour la tapoter l’épaule, mais mon geste se stoppa. Je fis volte-face et allai dans la salle d’eau. Je fis couler un bain bien chaud, j’allumais quelque bougies et mettait du sel de bain dans l’eau. Un fois tout ceci réalisé, je posais mon front sur le mur plus froid. Je me redressais en frappant sa surface avec mon poing. On pouvait maintenant y voir un trou avec de petites éclaboussures de sang. Je regardais ma main ensanglantée. Les plaies se refermèrent immédiatement. Je passais ma main sous l’eau en regardant mon reflet dans le miroir. Je me penchais vers le lavabo et passai un coup d’eau sur mon visage. Je m’appuyai sur l’évier, la tête basse…

« Tu me donneras ta robe, il faut la laver. Tu peux en porter quelques unes qui sont dans l’armoire. Ne prend pas celle en soie noire, j’y accorde une grande importance. Ne cherche pas à savoir pourquoi il y a des robes dans mes appartements… »

J’avais toujours la même posture. Cette dernière phrase avait été dite sur un ton amusé. Je n’avais plus aussi chaud.

Je le laissais parler, sans repondre, sans le regarder, mais je l'écoutais. Tout ce qu'il disait semblais faux. Mais je l'écoutais quand même. Je dessidais ensuite de me lever pour entrer a mon tour dans la salle de bain. La porte grinça. Je me plaçais à coté de la beignoire. Puis de ma main, je tirais sur l'ouverture désepérément plus large que mes épaules. Celle-ci glica le long de mon petit corp. Sous ma tunique se trouvait une tenue en cuire noircis. C'était ma tenue de spectacle et ma tenue avec laquelle, je m'entrainaît et s'il y avait bataille, me baterrais avec. Elle était composé d'un corset, avec sur le devant un lacet de cuir havane. Le bas était constitué d'un shorty de cuir également, orné d'une ceinture havane. Les foureaux des dagues, un par jambe, se trouvaient sur les cuisses. Ils étaient tenus en place par des lanières de cuires noircies pour pas que ceux-ci tombent. Habituellement j'avais des bottes pour aller avec le tout, mais elles se trouvaient dans le sac que j'avais laisser pour aller voir ce qu'il s'était passé dans les pleines. Je me mis enfin nud pied et apporta ma tunique à Keyri.

"La voilà. Tu peux la jeter. Il y a du sang dessus. J'en ferais une autre..."Lui dis-je doucement.

Puis, le regardant comme si Keyri avait "oublier" de sortir, je commençais a délacer mon haut en fredonnant. J'avais remarqué qu'il ne bougais pas. Et également le trou dans le mur. Puis je vis aussi que son oeuil me fixais, c'est alors que je continuais de delacer mon corset. Keyri avait disposé des bougies un peu partout, et l'eau avait une odeur particulière. Il avait fais tout ça pour moi. Attentions sur attentions, cela cachais probablement quleque chose.

Rivendell me rejoins quelques minutes plus tard dans la salle de bain. Elle se déshabilla sans aucune pudeur. Surpris, je la regardais du coin de l’œil. Elle me tendit sa tunique. Je n’allais pas la jeter ?! Ben, de toute façon ce n’était pas à moi et puisqu’Elle allait en faire une autre... Je lâchai un minuscule soupir en prenant son vêtement. Elle m’avait parlé avec gentillesse. L’Elfe commença à défaire son corset. Je roulais rapidement l’habit en boule. Je la regardai droit dans les yeux, mais Elle, Elle fixait le trou dans le mur. J’y avais été un peu fort, je l’admets. Elle balada son regard un peu partout dans la pièce. Je commençais à sortir de la salle bain. Je m’arrêtai et fis un pas en arrière.

Je ne savais pas moi-même ce que j’allais faire. Je me postai devant Elle, à seulement quelques centimètres de son visage. J’approchai doucement mes lèvres des siennes. Je les caressais tendrement avec les miennes. Ma main gauche tenait sa tunique et l’autre était posé sur ses hanches. Je collai ma bouche à la sienne. Mon baiser ne dura que quelques secondes. Je me redressais, lui faisant un sourire charmeur. Je me reculai à peine, pris son cordon avec ma main qui était posée, il y a quelques instants, sur son corps. Je le tirai d’un coup sec en même temps que je sortais de la salle. Puis d’un air amusé, je déclarai :

« Tu te déshabille trop lentement, Riven. »

Je ris doucement. Jetant son vêtement sur le lit, je m’assis à table et commença à manger quelques fruits en buvant un peu d'alcool, la tête dans les nuages. Je ne savais pas pourquoi j’avais fait ça, mais ça ne m’avait pas déplu. Je me dirigeais vers le lit après avoir finit mon verre.